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NOTES.

et leur prend souvent un éblouissement, mais cela était faux. » Vie de Jules César.

(31) « Mais certainement la destinée se put bien plus facilement prévoir que non pas éviter, attendu mêmement qu’il en apparut des signes et présages merveilleux : car quant à des feux célestes, et des figures et fantasmes qu’on vit courir çà et là parmi l’air, et aussi quant à des oiseaux solitaires, qui, en plein jour, vinrent se poser sur la grande place à l’aventure, ne méritent pas tels pronostics d’être remarqués ni déclarés en un si grand accident. Mais Strabon le philosophe écrit qu’on vit marcher des hommes tout en feu, et qu’il y eut un valet de soldat qui jeta de sa main force flamme, de manière que ceux qui le virent pensèrent qu’il fut brûlé, et quand le feu fut cessé il se trouva qu’il n’avait eu nul mal. César même sacrifiant aux dieux, il se trouva une hostie immolée qui n’avait point de cœur, qui était chose étrange et monstrueuse en nature pour ce que naturellement une bête ne peut vivre sans cœur. » Ibid.

(32) « Mais, quant à Brutus, ses familiers amis par plusieurs sollicitations, et ses citoyens par plusieurs bruits de ville et plusieurs écriteaux l’appelaient nommément, et l’incitèrent à faire ce qu’il fit : car au dessous de celui sien ancêtre Junius Brutus qui abolit la domination des rois à Rome, on écrivit, Plût à Dieu que tu fusses maintenant, Brutus, et une autre fois, Que vécusses-tu aujourd’hui, Brutus ! le tribunal même, sur lequel il séait et donnait audience durant le temps de sa préture, se trouvait le matin tout plein de tels écriteaux, Brutus, tu dors, et n’es pas vrai Brutus. » Vie de Marcus Brutus.

(33) « Comme donc Cassius allait sondant et sollicitant ses amis à l’encontre de César, tous unanimement lui promettaient d’entrer en cette conjuration, moyennant que Brutus en fût le chef, disant qu’une telle entreprise avait besoin, non tant de hardiesse ni de gens qui missent la main à l’épée