— Nous l’avons remarqué… Cousin Aumerle, — jusqu’où avez-vous accompagné le haut Hereford ?
— J’ai accompagné le haut Hereford, puisque ainsi vous l’appelez, — jusqu’à la première grande route, et je l’ai quitté là.
— Et, dites-moi, la séparation a-t-elle fait verser bien des larmes ?
— Ma foi, aucune de ma part, n’était un vent du nord-est, — qui, en nous soufflant aigrement au visage, — a réveillé la pituite endormie, et a ainsi, par hasard, — honoré d’une larme notre creuse séparation.
— Qu’a dit notre cousin, quand vous l’avez quitté ?
Il m’a dit adieu ; — et, comme mon cœur répugnait à ce que ma langue — profanât ce mot, j’ai habilement feint — d’être accablé par une telle douleur — que les paroles semblaient ensevelies dans la tombe de mon chagrin. — Morbleu ! si le mot adieu avait pu allonger les heures — et ajouter des années à son court bannissement, — il aurait eu de moi un volume d’adieux ; — mais, la chose étant impossible, il n’en a pas eu un seul.