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SCÈNE II.

gleterre, quand tu seras roi ? L’énergie sera-t-elle malmenée, comme aujourd’hui, par le frein rouillé de cette vieille farceuse, la mère la Loi ? Ah ! quand tu seras roi, ne pends pas les voleurs.

le prince henry.

Non, tu le feras, toi.

falstaff.

Moi ! Oh ! à merveille ! Pardieu, je serai un juge rare.

le prince henry.

Tu juges déjà de travers, je veux dire que tu seras chargé de pendre les voleurs, et tu deviendras ainsi un bourreau rare.

falstaff.

Soit, Hal, soit. Jusqu’à un certain point, cela conviendrait à mes goûts autant que de faire antichambre à la cour, je puis te le dire.

le prince henry.

Pour avoir une charge ?

falstaff.

J’aurais à coup sur une charge… d’habits : le bourreau, comme tu sais, n’a pas une mince garde-robe. Sand-dieu ! je suis aussi mélancolique qu’un vieux chat ou qu’un ours à l’attache.

le prince henry.

Ou qu’un lion suranné ou qu’un luth d’amoureux.

falstaff.

Oui, ou que le bourdon d’une cornemuse du Lincolnshire.

le prince henry.

Pourquoi pas autant qu’un lièvre ou que le marais lugubre de Moorditch (31) ?

falstaff.

Tu as les plus désagréables comparaisons ; et en effet, tu es bien le plus inventif, le plus coquin, le plus char-