— Et quand le diable viendrait rugir pour les avoir, — je ne les enverrais pas !… Je vais courir après lui — pour le lui dire ; car je veux soulager mon cœur, — fût-ce au risque de ma tête.
— Eh quoi ! ivre de colère ! arrêtez un peu ; — voici votre oncle qui vient.
Ne plus parler de Mortimer ! — Sangdieu, je veux parler de lui ; et que mon âme — n’obtienne pas miséricorde, si je ne me joins pas à lui. — Oui, pour sa cause, j’épuiserai toutes ces veines, — je verserai le plus précieux de mon sang goutte à goutte dans la poussière, — ou j’élèverai Mortimer qu’on foule aux pieds — aussi haut que ce roi oublieux, — cet ingrat, ce gangrené Bolingbroke !
— Frère, le roi a rendu furieux votre neveu.
— Qui donc a provoqué cette effervescence depuis mon départ ?
— Morbleu, il veut avoir tous les prisonniers ; — et quand je l’ai pressé encore une fois de racheter — le frère de ma femme, alors ses joues ont pâli ; — et il m’a jeté à la face un regard meurtrier, — tout frémissant qu’il était au seul nom de Mortimer.
— Je ne puis le blâmer. Mortimer n’a-t-il pas été proclamé — par feu Richard le prince du sang le plus proche (34) ?