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SCÈNE XIII.

jour, — qui brûle en protégeant !… Aux portes de son haleine — voici une plume qui ne bouge pas : — s’il respirait, ce duvet léger et impondérable — remuerait forcément… Mon gracieux lord ! mon père !… — Ce sommeil est profond, en vérité ; c’est le sommeil — qui a fait divorcer tant de rois anglais — avec ce nimbe d’or. Ce que je te dois, moi, — ce sont des larmes, ce sont les accablantes afflictions du sang ; — la nature, l’amour, la tendresse filiale, — ô cher père, te paieront largement cette dette. — Ce que tu me dois, toi, c’est cette impériale couronne — qui m’échoit d’elle-même, comme à l’héritier immédiat — de ton titre et de ton sang.

Il met la couronne sur sa tête.

— La voilà mise : — que Dieu la garde ! Quand toutes les forces de l’univers seraient concentrées — en un bras géant, elles ne m’arracheraient pas — cet insigne héréditaire. Cette couronne reçue de toi, — je la laisserai aux miens, comme tu me l’as laissée.

Il sort avec la couronne.
le roi, s’éveillant.

— Warwick ! Glocester ! Clarence !


Rentrent Warwick et les autres.
clarence.

Le roi appelle ?

warwick.

— Que voudrait Votre Majesté ? Comment se trouve Votre Grâce ?

le roi.

— Pourquoi m’avez-vous laissé seul ici, milords ?

clarence.

— Mon suzerain, nous avons laissé ici le prince, mon frère, — qui a désiré s’asseoir et veiller près de vous.