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RICHARD II ET HENRY IV.

de leurs duchés par un acte du premier parlement du roi Henry IV, tout en étant autorisés à garder leurs comtés de Rutland, de Kent et de Huntingdon. Holinshed, p. 513, 514.

(22) « Voici une très-habile introduction au futur personnage de Henry V, aux débauches de sa jeunesse et à la grandeur de sa virilité. » — Jonhson.

(23) Allusion à la célèbre ballade Le Roi et la Mendiante.

(24) Le beau-frère en question était John, duc d’Exeter et comte de Huntingdon, frère de Richard II, et mari de lady Élisabeth, propre sœur de Bolingbroke.

(25) Tout cet incident est historique. Voici le récit de Holinshed que Shakespeare a mis en scène :

« Le comte de Rutland, ayant quitté Westminster pour voir son père le duc d’York, comme il était assis à dîner, avait dans son sein sa cédule du traité de confédération. Le père, l’apercevant, voulut voir ce que c’était ; et quoique le fils refusât humblement de la montrer, le père, étant d’autant plus désireux de la voir, la prit de force hors de son sein ; et, en ayant reconnu le contenu, dans une grande rage, fit seller ses chevaux ; et, accusant de trahison son fils, pour qui il était devenu caution, il monta incontinent en selle, pour chevaucher jusqu’à Windsor et déclarer au roi la malicieuse intention de son fils et de ses complices. Le comte de Rutland, voyant en quel danger il se trouvait, prit son cheval et galopa par un autre chemin jusqu’à Windsor, si vite qu’il y arriva avant son père ; et, quand il fut descendu de cheval à la porte du château, il fit fermer les portes, disant qu’il devait en remettre les clefs au roi. Dès qu’il fut venu en présence du roi, il se mit à genoux, implorant sa merci et sa clémence, et lui déclarant toute l’affaire dans les moindres détails ; il obtint pardon ; et aussitôt arriva son père qui, étant introduit, remit au roi la cédule qu’il avait prise à son fils. Le roi, reconnaissant la vérité de ce que lui avait dit le comte de Rutland, changea sa détermination d’aller à Oxford, et dépêcha des messagers, pour signifier au comte de Northumberland, son grand connétable, et au comte de Westmoreland, son grand maréchal, le terrible danger auquel il venait d’échapper. »

(26) L’histoire nous a légué trois versions différentes de la mort