tion, et honorerait-il le sacrilége de son patronage, en sorte que le péché obtiendrait par lui un avantage décisif et se parerait de sa société ?
Pourquoi le fard imiterait-il les teintes de ses joues, et plagierait-il, par une copie inanimée, leurs vives couleurs ? Pourquoi la pauvre beauté chercherait-elle indirectement les reflets de la rose, quand elle a la rose vraie ?
Pourquoi, maintenant que la nature est ruinée partout, irait-il l’appauvrir du sang qui rougit ses veines vivantes ? Il est la dernière ressource de la nature, qui, de tous les trésors dont elle était fière, n’a plus que les siens pour vivre.
Oh ! elle le garde, lui, pour montrer comme elle était riche, au temps jadis, avant ces jours désastreux.
LXXXVIII
Ainsi, sa joue est la mappemonde du passé, de l’époque où la beauté vivait et mourait comme les fleurs, avant que ces ornements bâtards que l’on porte osassent se montrer sur un front vivant ;
Avant que les tresses d’or des morts, propriétés des sépulcres, fussent coupées pour vivre une seconde vie sur une seconde tête, et que la toison de la beauté morte fît la parure d’une autre (13).
En lui apparaissent encore ces temps antiques et sacrés où la beauté sans ornements était elle-même et naturelle, ne faisant pas son été d’un printemps étranger, et ne volant pas au passé sa décoration neuve.