yeux ; où ton amour, cessant d’être ce qu’il était, invoquera les arguments d’un grave parti pris :
Contre ce temps-là, je me fortifie dès à présent dans la connaissance du peu que je vaux, et je lève la main contre moi-même pour maintenir le bon droit de ton côté.
Pour m’abandonner à ma misère, tu as la force des lois, puisque je ne puis alléguer de motif pour que tu m’aimes.
XCI
Quand tu seras d’humeur à me dédaigner, et que tu verras mon mérite de l’œil du mépris, je combattrai de ton côté contre moi-même, et je prouverai ta vertu en dépit même de ton parjure.
Parfaitement éclairé sur ma propre faiblesse, je pourrai faire à ta décharge le récit des fautes cachées dont je suis coupable, afin qu’en me perdant tu gagnes une nouvelle gloire.
Et moi aussi, je gagnerai à ta décision : car, concentrant sur toi toutes mes pensées aimantes, le tort que je me ferai à moi-même, faisant ton avantage, fera le mien par contre-coup.
Tel est mon amour, et je t’appartiens de telle façon que, pour ton bien, je prendrai sur moi tout le mal.
XCII
Dis que tu m’as quitté pour un défaut quelconque, et