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SCÈNE III.

portée toutes sortes d’exercices, — dignes de sa jeunesse et de sa noble naissance.

antonio.

— J’aime ton conseil : tu as fort bien raisonné : — et pour que tu juges combien je l’aime, — je veux le mettre à exécution, et au plus vite — dépêcher Protée à la cour de l’empereur.

panthéon.

— Demain, si cela vous plaît. Don Alphonso, — ainsi que d’autres gentilshommes de bonne renommée, partent pour saluer l’empereur et mettre leurs services, à ses ordres.

antonio.

— Bonne compagnie ! Protée ira avec eux ! — Justement, le voici. Nous allons nous en ouvrir à lui.


Protée entre, lisant une lettre, et sans voir Antonio ni Panthéon.
protée.

— Doux amour ! douces lignes ! douce vie ! — Voici bien sa main, l’agent de son cœur ! — Et voici son serment d’amour, son engagement d’honneur. — Ah ! si nos pères pouvaient applaudir à nos amours — et sceller notre bonheur de leur consentement ! — Ô céleste Julia !

antonio, brusquement à Protée.

Eh bien ? Quelle lettre lisez-vous donc là ?

protée, avec embarras.

— N’en déplaise à Votre Seigneurie… c’est un mot ou deux — de souvenir… que m’envoie Valentin — et que m’a remis un ami venu de sa part.

antonio.

— Prêtez-moi cette lettre, que je voie les nouvelles.

protée.

— Il n’y a pas de nouvelles, monseigneur, il m’écrit simplement — comme quoi il vit heureux, adoré, — et