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SCÈNE IV.

deuxième soldat.

Ni moi.

troisième soldat.

— Voyez, ils l’ont enfermé.

Tumulte.
quatrième soldat.

Il est dans la marmite, je le garantis.


Entre Titus Lartius.
lartius.

— Qu’est devenu Marcius ?

tous.

Tué, sans doute.

premier soldat.

— En courant sur les talons des fuyards, — il est entré avec eux ; — soudain ils ont refermé leurs portes, et il est resté seul — pour tenir tête à toute la ville.

lartius.

Ô noble compagnon qui, vulnérable, est plus brave que son invulnérable épée, — et qui résiste, quand elle plie ! On t’abandonne, Marcius ! — Une escarboucle de ta grosseur — serait un moins riche joyau que toi. Tu étais un homme de guerre — selon le vœu de Caton ; — non-seulement tu étais rude et âpre — aux coups de main ; mais, par ton regard terrible — et par l’éclat foudroyant de ta voix, — lu faisais frissonner tes ennemis, comme si le monde — avait la fièvre et tremblait.

Marcius, couvert de sang, poursuivi par l’ennemi, reparaît par les portes de la ville.
premier soldat.

Voyez, seigneur.

lartius.

C’est Marcius. — Courons le délivrer ou mourir avec lui.

Tous pénètrent, en se battant, dans la ville.