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CORIOLAN.


Entrent Aufidius et le second serviteur.
aufidius.

Où est ce gaillard ?

deuxième serviteur, montrant Coriolan.

Le voici, monsieur. Je l’aurais battu comme un chien, si je n’avais craint de troubler nos seigneurs.

aufidius, à Coriolan.

D’où viens-tu ? que veux-tu ? ton nom ?… Pourquoi ne parles-tu pas ? Parle, l’homme ! quel est ton nom ?

coriolan, découvrant son visage.

Tullus, si tu ne me connais point encore, et ne crois point, à me voir, que je sois celui que je suis, la nécessité me force à me nommer.

aufidius.

Quel est ton nom ?

Les serviteurs se retirent.
coriolan.

— Un nom qui détonne aux oreilles des Volsques — et qui sonne mal aux tiennes.

aufidius.

Parle, quel est ton nom ? — Tu as une farouche apparence, et ton visage respire — le commandement. Bien que tes voiles soient en lambeaux, — tu parais un noble vaisseau. Quel est ton nom ?

coriolan.

— Prépare ton front à s’assombrir : est-ce que tu ne me reconnais pas ?

aufidius.

— Je ne te reconnais pas… Ton nom ?

coriolan.

— Je suis Caïus Marcius, qui ai fait, — à toi en particulier, et à tous les Volsques, — beaucoup de mal et de dommage, ainsi que l’atteste — mon surnom, Coriolan ! De tant