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CORIOLAN.

brutus.

— Faites fouetter ce hâbleur… Il est impossible — que les Volsques osent rompre avec nous.

ménénius.

Impossible — Nous avons la preuve que cela se peut fort bien, — et j’ai vu trois exemples de ce cas — dans ma vie. Mais demandez à cet homme, — avant de le punir, d’où il tient cette nouvelle : — ne vous exposez pas à châtier un bon avis, — et à battre le messager qui vous prévient — de ce qu’il vous faut craindre.

sicinius.

Ne me dites pas ça : — je sais que c’est impossible.

brutus.

Cela ne se peut pas.


Entre un messager.
le messager.

— Les nobles en grand émoi se rendent — tous au sénat : il est arrivé quelque nouvelle — qui bouleverse leurs visages.

sicinius.

C’est cet esclave… — Qu’on le fasse fouetter sous les yeux du peuple… Oui, c’est sa faute !… — il a suffi de son rapport.

le messager.

Oui, digne sire, — mais le rapport de l’esclave est confirmé et aggravé — par de plus terribles nouvelles !

sicinius.

Comment, plus terribles ?

le messager.

— Nombre de bouches disent ouvertement — (avec quelle probabilité, je l’ignore) que Marcius, — ligué avec Aufidius, conduit une armée contre Rome, — et jure que