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LE ROI LEAR.

edgar.

— Que votre âme reprenne force et patience… Mais qui vient ici ?


Entre Lear, fantasquement paré de fleurs.
edgar.

— Jamais cerveau sain n’affublera ainsi — son maître.

lear.

— Non, ils ne peuvent me toucher pour avoir battu monnaie : — je suis le roi en personne.

edgar.

— Ô déchirant spectacle !

lear.

Sous ce rapport, la nature est au-dessus de l’art… Voici l’argent de votre engagement. Ce gaillard brandit son arc comme un épouvantail à corbeaux : lâche donc ton aune de fer… Voyez ! voyez ! une souris ! Paix ! ce morceau de fromage grillé suffira… Voici mon gantelet ; je veux le lancer à un géant… Apportez les hallebardes… Oh ! bien volé, mon oiseau ! Dans le but ! dans le but !

À Edgar.

Holà ! le mot de passe !

edgar.

Suave marjolaine.

lear.

Passez !

glocester.

Je connais cette voix.

lear.

Ah ! Goneril ! une barbe blanche !… On me flattait comme un chien ; on me disait que j’avais eu des poils blancs au menton avant d’en avoir de noirs. On répondait oui et non à tout ce que je disais. Ces oui et ces non n’étaient pas texte sacré. Du moment où la pluie est venue