— Le vieux Kent y mêlera ses souhaits les plus sincères !
— Les dieux et le roi me récompensent trop largement — pour ce que j’ai fait : la rétribution frappe le mérite de mutisme.
— Je ne rougis pas de m’avouer trop payée de toutes mes souffrances passées.
— Divine Cordélia, tous les dieux peuvent témoigner — combien je préfère ton amour à l’empire. — Ton éclatant exemple prouvera au monde — que, quelques revers de fortune qu’il leur faille subir, — la loyauté et la vertu finissent toujours par triompher.
— Maintenant, dieux propices, donnez à Glocester son congé.
— Non, Glocester, tu as encore de quoi occuper ta vie. — Toi, Kent et moi, retirés tous trois dans quelque mystérieux asile, — nous passerons doucement les courts moments qui nous restent — en calmes causeries sur nos aventures passées, — soutenus par les récits de l’heureux règne — de ce couple céleste. Ainsi nous laisserons — nos derniers jours s’écouler à la dérive de nos pensées, — jouissant de l’heure présente, sans crainte de la dernière.