Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/111

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nym.

Je voudrais être dans une taverne à Londres. Je donnerais tout mon renom pour un pot d’ale et un lieu sûr.

pistolet.

Et moi aussi !

Si je n’avais qu’à souhaiter,
La bonne volonté ne me manquerait pas,
Et je volerais bien vite là-bas.

le page.

Aussi preste, mais non aussi honnête
Que l’oiseau qui chante sur la branche.

Entre le capitaine Fluellen.
fluellen.

Cortieu ! À la prêche, chiens ! En afant, couillons !

Il les chasse devant lui.
PISTOLET, au Capitaine.

— Grand duc, sois miséricordieux pour des hommes d’argile ! — Apaise ta rage, apaise ta virile rage ! — Apaise ta rage, grand duc ! — Apaise ta rage, bon, beau coq ! use de douceur, cher poulet.

nym.

Voilà, ma foi, de la bonne humeur !

Au Fluellen.

Votre Honneur est sujet à de mauvaises humeurs.

Sortent, Nym, Pistolet et Bardolphe, chassés par Fluellen.
le page.

Jeune comme je le suis, j’ai observé ces trois fiers-à-bras : je suis leur page à tous trois ; mais, voulussent-ils me servir, ils ne me fourniraient pas un homme à eux trois ; car ces trois farceurs ne feraient pas un homme. Pour Bardolphe, il a le foie livide et la face rubiconde ; partant, il paie de mine, mais ne se bat point. Pour Pistolet, il a une langue massacrante et une épée paisible ; partant il