Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/114

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macmorris.

Par le Chrish, la, ch’est mal ; l’ouvrache est abandonné, la trompette sonne la retraite. J’en chure par cette main et par l’âme de mon père, voilà de mauvais ouvrache : ch’est abandonné ! Moi, j’aurais fait sauter la ville, Chrish me pardonne, la, en une heure. Oh ! ch’est mal ; ch’est mal ; par cette main, ch’est mal !

fluellen.

Capitaine Macmorris, ayez la ponté, je vous en conjure, de m’accorder, voyez-vous, quelques moments d’entretien, en partie touchant ou concernant la discipline de la guerre, les guerres de Rome, par voie d’augmentation, voyez-vous, et de conversation amicale, en partie pour satisfaire ma pensée et en partie pour la satisfaction, voyez-vous, de mon esprit, touchant la théorie de la discipline militaire. Voilà la chose.

jamy.

Ce seha pafait, su ma paole, mes baves capitaines ; et ze compte, avec vote permission, dire mon mot quand z’en trouvehai l’occasion ; oui, ma foi !

macmorris.

Ce n’est pas le moment de discourir, Chrish me pardonne ! la journée est chaude, et le temps, et la bataille, et le roi, et les ducs ; ce n’est pas le moment de discourir. La ville est assiéchée, et la trompette nous appelle à la brèche ; et nous causons, par le Chrish, et nous ne faisons rien ! C’est une honte pour nous tous, Dieu me pardonne ! c’est une honte de rester les bras croisés ; c’est une honte, par cette main ! Et il y a des gorges à couper et de l’ouvrache à faire ! Et il n’y a rien de fait, Chrish me p’rdonne !

jamy.

Par la messe, avant que ces yeux-là se livent au sommeil, ze fehai de la besogne ou je sehai poté en terre ;