Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/255

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somerset, à part.

— Périsse ce prince vil, l’ignoble duc d’York !

glocester, au roi.

— Maintenant il est urgent que Votre Majesté — passe les mers et se fasse couronner en France. — La présence d’un roi engendre l’amour — chez ses sujets et ses loyaux amis, — comme elle décourage ses ennemis.

le roi henry.

— Quand Glocester parle, le roi Henry marche, — car un conseil ami détruit bien des adversaires.

glocester.

— Vos vaisseaux sont déjà prêts.

Tous sortent, excepté Exeter.


exeter.

— Oui, que nous marchions en Angleterre ou en France, — nous ne voyons pas l’avenir probable. — Cette dernière dissension, allumée entre les pairs, — brûle sous les cendres trompeuses d’une amitié forgée, — et finira par éclater en un incendie. — Comme des membres gangrenés pourrissent par degrés, — jusqu’à ce que les os, la chair et les nerfs se dissolvent, — ainsi se propagera cette basse et jalouse discorde. — Et c’est maintenant que je redoute cette fatale prophétie, — qui, au temps de Henry, dit le cinquième, — était dans la bouche de tous les enfants à la mamelle :

Henry, né à Monmouth, gagnera tout.
Henry, né à Windsor, perdra tout.

— Cela est si évident qu’Exeter souhaite — de finir ses jours avant cette désastreuse époque.

Il sort.