court répit, nous retournerons à Calais, — de là en Angleterre, où j’espère qu’avant peu — vos victoires me livreront — Charles, Alençon et cette clique de traîtres.
— Milord d’York, sur ma parole, le roi — a, ce me semble, joliment joué l’orateur.
— En effet ; mais ce qui me déplaît, — c’est qu’il porte l’insigne de Somerset.
— Bah ! c’est une simple fantaisie, ne l’en blâmez pas — j’ose affirmer, cher prince, qu’il n’a pas songé à mal.
— Si je le croyais… Mais laissons cela. — Nous avons à nous occuper d’autres affaires.
— Tu as bien fait, Richard, de t’arrêter court ; — car, si les passions de ton cœur avaient éclaté, — on y eût, je le crains, découvert — plus d’animosité rancuneuse, plus d’hostilité furieuse et frénétique — qu’on ne peut l’imaginer ou le supposer. — Quoi qu’il en soit, l’homme le plus simple ne saurait voir — ces discordes choquantes de la noblesse, — ces alliances d’hommes de cour s’épaulant les uns les autres, — cette division des favoris en bandes factieuses, — sans augurer quelque fatal événement. — C’est un malheur quand le sceptre est aux mains d’un enfant ; — mais c’en est un plus grand quand la jalousie engendre de si monstrueuses dissensions. — Alors vient la ruine, alors commence la confusion.