Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/91

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bardolphe.

Allons, vous réconcilierai-je tous deux ? Il faut que nous partions pour la France ensemble. Pourquoi diable serions-nous les uns et les autres à couteaux tirés ?

pistolet.

— Que les torrents débordent, et que les démons hurlent après leur pâture ! —

NYM, à Pistolet.

Me paierez-vous les dix shillings que je vous ai gagnés à notre pari ?

pistolet.

— Il n’y a que le vil manant qui paie.

nym.

Eh bien, j’aurai cet argent : voilà la morale de la chose.

pistolet.

C’est ce que la vaillance décidera. En garde !

Nym et Pistolet se mettent en garde.


BARDOLPHE, les séparant de son épée.

Par cette épée, celui qui porte la première botte, je l’occis ; par cette épée, je le jure.

PISTOLET, se redressant.

— Un serment sur une épée est valable, et les serments doivent avoir leur cours.

bardolphe.

Caporal Nym, si vous voulez être amis, soyez amis ; si vous ne le voulez pas, eh bien, vous serez ennemis avec moi aussi… Je t’en prie, rengaine.

NYM, à Pistolet.

Aurais-je les huit shillings que je vous ai gagnés à notre pari ?

pistolet.

— Tu auras un noble que je paierai comptant ; — et en outre je t’offrirai du liquide ; — et l’amitié nous unira, et la fraternité ! — Je vivrai par Nym, et Nym