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SCÈNE IV.

montra pour mon père, quand il lui régla son compte. — Donc, Phaéton est tombé de son char, — et a fait la nuit sur le coup de midi.

york.

— Mes cendres, comme celles du phénix, peuvent produire — un oiseau qui me vengera de vous tous : — dans cet espoir, je jette les yeux vers le ciel, — en me moquant de tout ce que vous pouvez m’infliger. — Pourquoi n’avancez-vous pas ? Quoi ! être une multitude et avoir peur !

clifford.

— Ainsi combattent les couards, quand ils ne peuvent plus fuir ; — ainsi les colombes mordent les serres déchirantes du faucon ; — ainsi les voleurs condamnés, désespérant de vivre, — exhalent l’invective contre les recors.

york.

— Oh ! Clifford, recueille-toi un moment, — et rappelle à ton souvenir mon passé ; — puis, si tu le peux sans rougir, regarde-moi en face, — et mords ta langue qui accuse de lâcheté l’homme — dont un regard menaçant te faisait défaillir et fuir.

clifford.

— Je ne veux pas faire assaut de paroles avec toi ; — je veux lutter corps à corps et rendre quatre coups pour un.

Il dégaine.
la reine marguerite.

— Arrête, vaillant Clifford ! pour mille raisons, — je désire prolonger un peu la vie du traître. — La fureur le rend sourd ; parle-lui, Northumberland.

northumberland.

— Arrête, Clifford ; ne lui fais pas l’honneur — de te piquer le doigt même pour lui percer le cœur. — Quand un chien montre les dents, quelle valeur y a-t-il — à lui fourrer la main dans la mâchoire, — alors qu’on peut le