— Voyez qui c’est : et, maintenant que la bataille est finie, — ami ou ennemi, qu’il soit traité avec douceur.
— Révoque cet arrêt de clémence ; car c’est Clifford, — Clifford qui, non content de couper la branche — à peine bourgeonnante en abattant Rutland, — a frappé de son couteau meurtrier la racine même — d’où avait gracieusement jailli cette tendre tige, — je veux dire notre auguste père le duc d’York.
— Faites retirer des portes d’York — la tête de votre père que Clifford y avait fixée, — et mettre à sa place celle de Clifford ; il faut rendre à l’ennemi mesure pour mesure.
— Qu’on apporte ce hibou fatal à notre maison, — qui nous persécutait, nous et les nôtres, de son chant de mort. — Désormais la mort étouffera son cri lugubre et menaçant, — et sa voix ne se fera plus entendre.
— Je crois qu’il a perdu connaissance… — Parle, Clifford, sais-tu qui te parle ? — La sombre nuée de la mort obscurcit les rayons de sa vie : — il ne nous voit pas, et il n’entend pas ce que nous disons.
— Oh ! que je le regrette !… Mais peut-être entend-il, — et n’est-ce qu’une ruse habile — pour se soustraire aux avanies amères — qu’il a prodiguées à notre père mourant.
— Si tu le crois, tourmente-le de paroles acerbes.
— Clifford, implore merci pour ne pas obtenir grâce.