tes. — La reine a ramené de France un puissant renfort ; — nous venons d’en apprendre la nouvelle. Ah ! si tu pouvais fuir !
— Alors même je ne fuirais pas… Ah ! Montague, — si tu es là, doux frère, prends ma main, — et sous tes lèvres retiens un moment mon âme !… — Tu ne m’aimes pas ; car, si tu m’aimais, frère, — tes larmes laveraient ce caillot de sang figé — qui colle mes lèvres et m’empêche de parler. — Viens vite, Montague, ou je suis mort.
— Ah ! Warwick, Montague a rendu l’âme ; — et jusqu’au dernier soupir il a appelé Warwick, — et il a dit : Recommandez-moi à mon vaillant frère. — Et il a essayé d’en dire davantage ; et ce qu’il a dit — était comme le bruit confus d’un canon — dans un souterrain ; enfin, — j’ai pu l’entendre proférer dans un gémissement : — Oh ! adieu, Warwick !
Paix douce à son âme ! — Fuyez, milords, et sauvez-vous vous-mêmes ; car Warwick vous dit adieu — à tous, pour vous retrouver au ciel !
— Partons, partons, pour rejoindre la grande armée de la reine.
— Jusqu’ici notre fortune maintient sa marche ascendante, — et nous sommes décorés des guirlandes de la victoire. — Mais, au milieu de ce jour resplendissant, — j’aperçois un nuage noir, suspect, menaçant, — qui va