pelle le généreux Buckingham, — le miroir de toute courtoisie…
Restez là, monsieur, — et vous allez voir le noble déchu dont vous parlez.
— Rangeons-nous, et regardons-le.
Vous tous, bonnes gens, — qui êtes venus jusqu’ici par compassion pour moi, — écoutez ce que je vais dire, et puis rentrez chez vous et abandonnez-moi. — J’ai subi aujourd’hui la sentence du traître, — et je dois mourir avec ce nom. Pourtant, le ciel en soit témoin, — si j’ai une conscience, je souhaite qu’elle m’entraîne à l’abîme, — au moment même où tombera la hache, pour peu que j’aie été déloyal ! — Je n’en veux pas à la loi de ma mort : — les présomptions données, elle a fait stricte justice ; — mais ceux qui ont cherché ma mort, je les eusse voulus plus chrétiens. — Quels qu’ils puissent être, je leur pardonne de tout cœur. — Pourtant qu’ils prennent garde de se glorifier dans le mal — et de bâtir leurs méfaits sur les tombeaux des grands ; — car alors mon sang innocent crierait contre eux. — Je n’espère pas dans ce monde un prolongement d’existence, — et je n’en solliciterai pas, quoique le roi ait plus de grâces — que je n’oserais commettre de fautes. Ô vous, êtres rares qui m’aimez — et qui avez le courage de pleurer Buckingham, — vous, ses nobles amis, ses camarades, dont l’adieu — est pour lui la seule amertume, la seule mort, — accompagnez-moi,