— Si le roi est d’âge, qu’est-il besoin que Votre Grâce — soit le protecteur de Sa Majesté ?
— Madame, je suis protecteur du royaume ; — et, quand tel sera son bon plaisir, je résignerai mes fonctions.
— Résigne-les donc, et laisse là ton insolence. — Depuis que tu es roi (car qui règne, si ce n’est toi ?), la chose publique marche chaque jour à sa ruine ; — le Dauphin a triomphé au delà des mers ; — et tous les pairs et nobles du royaume — ont été comme asservis à ta souveraineté.
— Tu as pressuré les communes ; la bourse du clergé — est appauvrie et épuisée par tes extorsions.
— Tes somptueux palais et la toilette de ta femme — ont coûté énormément au trésor public.
— Ta cruauté dans l’exécution — des criminels a excédé la loi — et te livre toi-même à la merci de la loi.
— Ton trafic d’emplois et de villes en France, — si les faits qu’on soupçonne grandement étaient avérés, — t’aurait bientôt fait sauter la tête.
— Donnez-moi mon éventail.
Eh bien, mignonne, vous ne pouvez pas ?
— Je vous demande pardon, madame : est-ce donc vous ?