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SCÈNE VIII.

feste.

J’ai empoché ta gratification, car le nez de Malvolio n’est pas un manche de fouet ; ma dame a la main blanche, et les myrmidons ne sont pas des cabarets.

sir andré.

Excellent ! voilà encore la meilleure bouffonnerie, après tout. Maintenant, une chanson !

sir tobie.

Allons ! voilà six pence pour vous ; chantez-nous une chanson.

sir andré.

Tiens, voilà un teston de moi, par-dessus le marché ! Quand un chevalier donne un…

feste.

Voulez-vous une chanson d’amour, ou une chanson morale ?

sir tobie.

Une chanson d’amour, une chanson d’amour !

sir andré.

Oui, oui ; je ne me soucie guère de la morale.

feste, chantant.

Ô ma maîtresse, où courez-vous ?
Oh ! arrêtez et écoutez ; il arrive, votre amant fidèle,
Qui sait chanter haut et bas.
Ne trottez pas plus loin, douce mignonne ;
Tout voyage s’arrête au rendez-vous d’amour.
Le fils du sage sait ça.

sir andré.

Excellent, ma foi !

sir tobie.

Bien, bien.

feste.

Qu’est-ce que l’amour ? il n’est pas à venir ;
La joie présente a le rire présent.