184 LES GENTILSHOMMES DE VÉRONE.
soumis, pleins de bons sentiments et capables d’être utilement employés, mon digne seigneur.
LEDUC—Tu m’as vaincu ; je leur pardonne comme à toi ; dispose d’eux selon les mérites que tu leur connais. Allons, partons d’ici ; nous allons terminer toutes nos querelles par des divertissements, des réjouissances et de rares solennités.
VALENTIN. — Et pendant la route, je prendrai la hardiesse de faire sourire Votre Grâce par notre conversation. Que pensez-vous de ce page, Monseigneur ?
LE DUC — Je pense que c’est un garçon qui a de la grâce ; il rougit.
VALENTIN.—Une grâce supérieure à celle d’un garçon, je vous le garantis, Monseigneur.
LE DUC. — Que voulez-vous dire par là ?
VALENTIN. — S’il vous plaît, à mesure que nous ferons route, je vous émerveillerai du récit de ce qui est arrivé. Venez, Protée ; votre seule pénitence sera d’entendre révéler l’histoire de vos amours ; cela fait, le jour de mon mariage sera aussi le jour du vôtre. Une même fête, une même maison, un même mutuel bonheur !
(Ils sortent.)