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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 1.djvu/31

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18 LA TEMPÈJEE.

zénith est dominé par une étoile ^propice dont je dois m’empresser de courtiser l’influence, faute de quoi, mes chances heureuses iront toujours en décroissant. Cesse : ici tes questions ; je te "vois une inclination au sommeil : xest un engourdissement salutaire. Cède^-lui, je sais que tu ne peuxTpàs résisferT ~.." ~ 7 (Miranda s’endort. Y

Viens ici, imon serviteur, viens ; je suis prêt maintenant. Approche, inonrAriel, viens.

Entre ABJEL 15.

ÀRIEL. —^ Salutjinaître puissant f sage seigneur, salut ! me voici tout prêta répondFe au.’bon plaisir de ta volonté, qu’il s’agisse de : nager, de plonger dans-le feu ou de chevaucher les : nuages Onduleux ; soumets ;à -tes ordres /souverains Ariel et toutes ses aptitudes.

PROSPERO. — Esprit, as^tu. exécuté sans rien : omettre la tempête que je t’avais ordonnée ?

ARIEL.-.—., De point en point. J’ai abordé le vaisseau du roi, ettour à tour, sur la proue, sur-les "flancs, du navire, : sur le pont, dans chaque cabine, j’ai flamboyé, objet d’épouvante. Quelquefois je ; me divisais et je brûlais en plusieurs endroits à la fois ; sur le grand.mât, sur les vergues, sur le beaupré, je brillais en flammes séparées ; puis, me rejoigBant, lje me fondais en : une seule flamme. Les éclairs de Jupiter, précurseurs des redoutables grondements de tonnerre, ne sont pas plus rapides, plus prompts à. fuir devant la vue. Le ; feu et les explosions du soufre rugissant semblaient assiéger le tout-puissant Neptune et faire trembler ses vagues : audacieuses, plus encore, ébranler jusqu’à son trident redouté 18.

PROSPERO.—Mon brave Esprit ! S’en est-il trouvé un assez, ferme, assez intrépide pour -que ce vacarme n’ait pas démonté sa raison ?

ARIEL.— Pas un seul qui n’ait été saisi d’un délire insensé et qui n’ait représenté au naturel quelqu’une des expressions du désespoir. Tous, à l’exception des matelots, ont plongé dans l’onde écumante et quitté le vaisseau qu’à