Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 3.djvu/442

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fous, s’achètent un bon renom, dont ils prennent possession quatorze ans après le marché.

Entre Messire ANDRÉ AGUECHEEK.

Messire André. — Eh bien, Monsieur, je vous rencontre encore ? Voici pour vous. (Il frappe Sébastien.)

Sébastien. — Eh bien ! voici pour toi, et cela aussi, et cela encore. (Il le bat.) Est-ce que tous les gens ici sont fous ?

Entrent Messire TOBIE BELCH et FABIEN.

Messire Tobie. — Arrêtez, Monsieur, ou je jette votre épée par-dessus les toits.

Le Bouffon. — Je vais aller tout droit informer ma maîtresse de cela : je ne voudrais pas pour quatre sous être dans les habits de quelques-uns d’entre vous. (Il sort.)

Messire Tobie. — Voyons, Monsieur, arrêtez.

Messire André. — Non, laissez-le ; je prendrai une autre méthode pour le travailler ; j’obtiendrai une action contre lui pour coups et blessures, s’il y a des lois eu Illyrie : je l’ai frappé le premier, c’est vrai ; mais cela ne fait rien.

Sébastien. — Retire ta main !

Messire Tobie. — Allons, Monsieur, je ne vous lâcherai point. Allons, mon jeune soldat, remettez votre épée au fourreau : vous étes de bonne trempe ; allons.

Sébastien. — Je me débarrasserai de toi. (Il le dégage des mains de Messire Tobie.) Et maintenant, que veux-tu ? Tire ton épée, si lu prétends m’ennuyer plus longtemps.

Messire Tobie. — Comment, comment ! Parbleu, il faut alors que j’aie une once ou deux de votre sang mal appris. (Il dégaine.)

Entre OLIVIA.

Olivia. — Arrête, Tobie ; je te l’ordonne sur ta vie, arrête !

Messire Tobie. — Madame….

Olivia. — Ce sera donc toujours la même chose ?