pelle ; voyez, mon petit esprit est assis sur un nuage de brouillard et m’attend. (Elle sort.)
PREMIÈRE SORCIÈRE. — Allons, faisons hâte ; elle sera de retour bientôt. (Elles sortent.)
SCÈNE VI.
LENNOX. — Mes paroles précédentes n’ont fait que toucher vos pensées de loin ; je vous laisse le soin d’en pousser l’interprétation : seulement, je dis que les choses se sont ; singulièrement passées. Le gracieux Duncan a été pleuré par Macbeth, — parbleu, il était mort ! — et le très-vaillant Banguo resta trop tard à la promenade. Vous pouvez dire, si cela vous plaît, que Fléance l’a tué, car Fléance s’est enfui : les gens ne doivent pas se promener trop tard. Certes il n’est personne qui ne sache combien il a été monstrueux à Malcolm et à Donalbain de tuer leur gracieux père ! Action maudite ! comme cela fendit le cœur de Macbeth ! N’a-t-il pas immédiatement, dans une rage pieuse, massacré les deux coupables qui étaient esclaves de l’ivresse et captifs du sommeil ? Est-ce que ce ne fut pas là une noble action ? Oui, et sage aussi ; car cela aurait irrité tout cœur vivant d’entendre ces gens nier qu’ils fussent coupables. De sorte que je dis qu’il a bien conduit toutes choses : et je crois que s’il tenait sous sa clef les fils de Duncan (qu’il n’y mettra pas, s’il plaît au ciel), ils apprendraient ce que c’est que de tuer un père ; et Fléance l’apprendrait aussi. Mais, silence ! car j’apprends que pour quelques mots un peu trop libres, et pour avoir refusé de se rendre à la fête du tyran, Macduff vit en disgrâce : Monseigneur, pourriez-vous me dire où il s’est retiré ?