Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1871, tome 8.djvu/483

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reste qu’à prendre congé. Macbeth est mûr pour la chute, et les puissances suprêmes ont déjà mis sur pied leurs ministres. Acceptez les consolations autant que vous le permet votre douleur ; elle est longue la nuit qui ne voit jamais revenir le jour ! (Ils sortent.)


ACTE V.

SCÈNE PREMIÈRE.

DUNSINANE. — Un appartement dans le château.
Entrent UN MÉDECIN et UNE DAME DE COMPAGNIE.

LE MÉDECIN. — J’ai veillé deux nuits avec vous, mais je ne puis apercevoir aucune vérité dans ce que vous me racontez. A quelle époque s’est-elle ainsi promenée pour la dernière fois ?

LA DAME DE COMPAGNIE. — Depuis que le roi est parti pour entrer en campagne, je l’ai vue se lever de son lit, jeter sur elle sa robe de chambre, ouvrir son cabinet, prendre du papier, le plier, écrire, lire ce qu’elle avait écrit, ensuite le sceller, et s’en retourner au lit ; et cependant durant tout ce temps-là elle était profondément endormie.

LE MÉDECIN. — C’est un trouble profond dans la nature, que de jouir du bienfait du sommeil tout en accomplissant en même temps les actes de la veille ! — Mais dans ce sommeil agité, outre ses promenades et ses autres actions, que lui avez-vous entendu dire ?