Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1871, tome 8.djvu/500

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Une vieille sorcière vit sur cette hauteur dans une misérable cabane, et subsiste du commerce des vents. Tout capitaine de vaisseau marchand, moitié par plaisanterie, moitié sérieusement, donne à la vieille six pence, et elle fait bouillir sa marmite pour lui procurer une brise favorable. C’était une figure d’aspect misérable, âgée de. plus de quatre-vingt-dix ans, nous dit-elle, et sèche comme une momie. » (LOCKHA.RT ; Vie de JValter Scott.) Walter Scott lui acheta un -vent., et la -vieille se montra, paraitil, toute joveuse de la rémunération qu’elle reçut en échange de sa précieuse denrée qu’il lui arrivait rarement de vendre cher. Dans une de ses notes, Steevens cite d’après une vieille traduction des voyages de Marco Polo, le trait suivant d’un sorcier qui vendait la même marchandise. « Ils lui demandèrent un vent, et lui, mettant les mains derrière son dos, leur montra d’où le vent viendrait, D C’est malpropre, mais c’est drôle, et tout à fait digne d’un sorcier. On sait que les sorciers et sorcières sont les plus mal élevées et les pins grossières de toutes les créatures humaines. C’est dans d’autres conditions sociales qu’il faut chercher l’urbanité. Toutefois il faut reconnaître qu’ils ont parfois beaucoup de cette verve qui se tire de l’irritation continuelle et un certain esprit lugubre qui n’est pas toujours sans valeur.

12. Il s’agit de la pratique connue en magie sous le nom d’envoûtement. Nous avons dit dans notre commentaire du deuxième Henri VI en quoi consiste cette pratique.

13. Le thaneshîp de Glamis était l’ancien héritage de la famille de Macbeth. Le château où vécurent les Macbeth est encore debout, et était dans ces dernières années la résidence du comte de Strathmore. [Edition PETER et GAEPIN.)

14. Sinell était le père de Macbeth.

15. Cette racine est ia racine de ciguë selon les uns, la racine de jusquiame selon les autres.

16. À La conduite du thane de Cavrdor correspond dans presque toutes ses circonstances à celle du malheureux comte d’Essex, telle qu’elle est rapportée par Stovré. Le pardon qu’il demanda à la reine, sa confession, son repentir, son soin de se conduire en toute dignité sur l’échafaudj sont minutieusement racontés par cet historien. Une telle allusion ne pouvait manquer dïavoir l’effet désiré sur un auditoire où se trouvaient dé nombreux témoins oculaires de la sévérité de cette justice qui priva le siècle d’un de ses plus grands ornements, et Soutbampton, le patron de Shakespeare, de son plus cher ami.».(STEP.VEKS.)La sévérité de cette justice, n’en, déplaise à Steevens, priva surtout le siècle d’un traître aussi coupable que traître puisse l’être, et la noblesse de sa mort n’y change rien. Qu’un homme de son rang, de son courage, de sa valeur morale ait su mourir avec dignité, bienséance et beauté, cela n’a rien que de fort naturel. Ce qui serait extraordinaire, c’est qu’il en eût été autrement.

17. Duncan et Macbeth étaient les fils de deux sœurs, Béatrice et Doada, filles de Malcolm, précédent roi d’Écosse ;

18. Primitivement la couronne d’Écosse n’était pas strictement héré-