SCÈNE IV.
FORTINBRAS. — Allez, capitaine ; complimentez de ma part le roi de Danemark ; dites-lui, que s’appuyant sur sa permission, Fortinbras réclame le passage promis à travers son royaume. Vous connaissez le rendez-vous. Si Sa Majesté avait quelque chose à nous dire, nous irions en sa présence lui rendre nos devoirs ; informez-le de cela.
LE CAPITAINE. — Je le lui dirai, Monseigneur.
FORTINBRAS, — Marchons à tout petits pas. (Sortent Fortinbras et ses troupes.)
HAMLET. — Mon bon Monsieur, d’où viennent ces troupes ?
LE CAPITAINE. — Ce sont des troupes de Norwége, Monsieur.
HAMLET. — Et sur quel point les dirige-t-on, je vous prie, Monsieur ?
LE CAPITAINE. — Contre une certaine partie de la Pologne.
HAMLET. — Qui les commande, Monsieur ?
LE CAPITAINE. — Le neveu du vieux roi de Norwége, Fortinbras.
HAMLET. — Est-ce contre la Pologne même que vous marchez, Monsieur, ou contre quelque province de frontière ?
LE CAPITAINE. — Pour vous dire la vérité, et sans y rien ajouter, nous allons conquérir un lopin de terre qui n’a d’autre valeur que le nom. Je ne voudrais pas l’affermer pour cinq ducats, oui pour cinq ducats ; et la Po-