OTHELLO
ou
LE MAURE DE VENISE.
ACTE I.
SCÈNE PREMIÈRE.
RODERIGO. — Ta, ta ! ne m’en parle jamais plus ; je suis extrêmement blessé que toi, Iago, qui as disposé de ma bourse comme si tu en avais tenu les cordons, tu aies pu connaître cette affaire....
IAGO. — Mordieu ! mais vous ne voulez pas m’écouter ; — si jamais j’avais rêvé d’une semblable chose, prenez-moi en horreur.
RODERICO. — Tu m’avais dit que lu l’avais en haine.
IAGO. — Méprisez-moi, si cela n’est pas vrai. Trois grands personnages de la cité sont allés lui tirer leur chapeau pour le solliciter de me faire son lieutenant : — et sur la foi d’un homme, je connais mon prix, je ne mérite pas une Moindre place : — mais lui, qui chérit son orgueil et qui tient, à ses partis pris, a esquivé leur demande avec des phrases pompeuses horriblement lardées de termes de