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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/463

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laide ; en outre, le Maure peut me dévoiler à lui ; je me trouve en très-grand péril : non, il doit mourir : — mais chut ! je l’entends qui vient.

Entre CASSIO.

RODERIGO. — Je reconnais son pas, c’est lui : — scélérat, tu vas mourir ! (Il se précipite de sa cachette et il pousse une botte à Cassio.)

CASSIO. — Cette botte aurait été mon ennemie, en vérité, si ma cuirasse n’était pas meilleure que tu ne la supposais : je vais mettre la tienne à l’épreuve. (Il dégaine et blesse Roderigo.)

RODERIGO. — Oh ! je suis tué ! (Iago se précipite hors de sa cachette, frappe Cassio par derrière à la cuisse, et sort.)

CASSIO. — Je suis estropié pour toujours : — au secours, holà ! au meurtre ! au meurtre ! (Il tombe.)

Entre OTHELLO, à quelque distance.

OTHELLO. — C’est la voix de Cassio : Iago tient parole.

RODEBIGO. — Oh ! scélérat que je suis !

OTHELLO. — C’est cela même.

CASSIO. — Au secours ! holà ! de la lumière ! un chirurgien !

OTHELLO. — C’est lui ; — ô brave Iago, homme honnête et juste, qui possèdes un si noble sentiment de F outrage fait à ton ami ! tu m’enseignes mon devoir. — Mignonne, votre chéri est étendu mort, et votre sinistre destinée s’a-Yance. J’arrive, catin ! De mon cœur sont effacés ces charmes, tes yeux ; ton lit, souillé de luxure, sera taché d’un sang luxurieux. (Il sort.)

Entrent LODOVICO et GRATIANO, à quelque distance.

CASSIO. — Holà ! Il n’y a donc pas de garde ? ni de passants ? Au meurtre ! au meurtre !

GEATIANO. — C’est quelque accident malheureux ; la voix est vraiment sinistre.

CASSIO. — Au secours !

LODOVICO. — Écoutez !