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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/466

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IAGO. — Lui-même, Signor. Est-ce que vous le connaissiez ?

GRATIANO. — Si je le connaissais ! oui.

IAGO. — Le Signor Gratiano ? Je vous demande votre gracieux pardon ; ces accidents sanguinaires devront me servir d’excuse pour vous avoir négligé de la sorte.

GEATIANO. — Je suis heureux de vous voir.

IAGO. — Comment vous trouvez-vous, Cassio ? — Holà ! un fauteuil ! un fauteuil !

GRATIANO. — Roderigo !

IAGO. — Lui, Mi, lui-même ! — Oh ! le fauteuil ; voilà, qui est bien. (Un fauteuil est apporté.) Que quelque brave homme l’emporte d’ici avec soin ; je vais aller chercher, le chirurgien du général. (À Bianca.) Pour vous, donzelle, épargnez-vous vos peine. — Celui qui gît là assassiné, Cassio, était mon cher ami : quel dissentiment y avait-il entre vous ?

CASSIO. — Absolument aucun, et je ne connaissais pas l’homme.

IAGO, à Bianca. — Comment ! vous pâlissez. — Oh, tirez-le de l’air. (On emporte Cassio et Roderigo.) Attendez, vous, Méssires. — Êtes-vous pâle, donzelle ? — Voyez-vous comme son œil est égalé ? — Parbleu, si vous êtes.déjà saisie de terreur, nous allons en savoir davantage, tout à l’heure. — Contemplez-la bien ; je vous en prie, regardez-la ; remarquez-vous, Méssires ? parbleu, la culpabilité se révélera quand même parler serait passé d’usage.

Entre ÉMILIA.

ÉMILIA. — Hélas ! que se passe-t-il ? que se passet-il, mon mari ?

IAGO. — Cassio vient d’être ici assailli dans l’obscurité par Roderigo et des individus qui se sont enfuis ; il est presque tué, et Roderigo est mort.

ÉMILIA. — Hélas, le bon gentilhomme ! hélas, le bon Cassio !

IAGO. — Voilà les fruits du libertinage.— Je t’en prie,