Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Revient Groin.
GROIN.

Ô Bottom, comme tu es changé ! qu’est-ce que je vois sur toi ?

BOTTOM.

Ce que vous voyez ? vous voyez une tête d’âne, la vôtre. Voyez-vous ?

Sort Groin.
Revient Lecoing.
LECOING.

Dieu te bénisse, Bottom, Dieu te bénisse ! tu es métamorphosé.

Il sort.
BOTTOM.

Je vois leur farce ; ils veulent faire de moi un âne, m’effrayer, s’ils peuvent. Mais, ils auront beau faire, je ne veux pas bouger de cette place ; je vais me promener ici de long en large, et chanter, pour qu’ils sachent que je n’ai pas peur.

Il chante.

Le merle, si noir de couleur,
Au bec jaune-orange,
La grive à la note si juste,
Le roitelet avec sa petite plume…

TITANIA, s’éveillant

Quel est l’ange qui m’éveille de mon lit de fleurs ? —

BOTTOM, chantant

Le pinson, le moineau, et l’alouette,
Le gris coucou avec son plain-chant,
Dont maint homme écoute la note
Sans oser lui répondre non !