Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/134

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Le plus piquant jouvenceau, et aussi le plus aimable Juif,
Fidèle comme un fidèle coursier qui jamais ne se fatigue,
J’irai te retrouver, Pyrame, à la tombe de Nigaud.

LECOING.

À la tombe de Ninus, l’homme !… Mais vous ne devez pas dire ça encore : c’est ce que vous répondrez à Pyrame ; vous dites tout votre rôle à la fois, en confondant toutes les répliques. Entrez, Pyrame : on a passé votre réplique, après ces mots : qui jamais ne se fatigue.

Reviennent Puck et Bottom, affublé d’une tête d’âne (11).
THISBÉ.

Fidèle comme le fidèle coursier qui jamais ne se fatigue…

PYRAME.

Si je l’étais, belle Thisbé, je ne serais qu’à toi.

LECOING, apercevant Bottom.

Ô monstruosité ! ô prodige ! nous sommes hantés ! — En prières, mes maîtres ! fuyons, mes maîtres ! au secours !

Les clowns sortent.
PUCK.

— Je vais vous suivre ; je vais vous faire faire un tour — à travers les marais, les buissons, les fourrés, les ronces. — Tantôt je serai cheval, tantôt chien, — cochon, ours sans tête, tantôt flamme ; — et je vais hennir, et aboyer, et grogner, et rugir, et brûler — tour à tour comme un cheval, un chien, un ours, une flamme. —

Il sort.
BOTTOM.

Pourquoi se sauvent-ils ? C’est une farce pour me faire peur.