Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 7.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
ANTOINE ET CLÉOPÂTRE.

Entrent Antoine et Euphronius.
ANTOINE.

— Est-ce là ta réponse ?

EUPHRONIUS.

Oui, Monseigneur.

ANTOINE.

Ainsi la reine — aura droit à ses courtoisies si elle veut — me sacrifier.

EUPHRONIUS.

C’est ce qu’il dit.

ANTOINE.

Il faut qu’elle sache cela.

Montrant sa tête à Cléopâtre.

— À l’enfant César, envoie cette tête grisonnante — et jusqu’au bord il remplira tes souhaits — de royaumes.

CLÉOPÂTRE.

Cette tête, Monseigneur !

ANTOINE, à Euphronius.

— Retourne à lui ; dis-lui qu’il porte sur son front — la rose de la jeunesse, et que le monde attend de lui — quelque action d’éclat : son argent, ses vaisseaux, ses légions — pourraient aussi bien appartenir à un lâche ; ses lieutenants pourraient vaincre — au service d’un enfant aussi heureusement — que sous les ordres de César. C’est pourquoi je le provoque — à mettre de côté ces splendides avantages — et à se mesurer avec Antoine déclinant, épée contre épée — seul à seul. Je vais le lui écrire. Suis-moi.

Sortent Antoine et Euphronius.
ÉNOBARBUS.

— Oui, comme il est vraisemblable que César au faîte de la victoire voudra — désarmer son bonheur et s’exhi-