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ROMÉO ET JULIETTE.

Entrent la Nourrice et Pierre.
MERCUTIO.

Une voile ! une voile ! une voile !

BENVOLIO.

Deux voiles ! deux voiles ! une culotte et un jupon.

LA NOURRICE.

Pierre !

PIERRE.

Voilà !

LA NOURRICE.

Mon éventail, Pierre.

MERCUTIO.

Donne-le-lui, bon Pierre, qu’elle cache son visage, son éventail est moins laid.

LA NOURRICE.

Dieu vous donne le bonjour, mes gentilshommes !

MERCUTIO.

Dieu vous donne le bonsoir, ma gentille femme !

LA NOURRICE.

C’est donc déjà le soir ?

MERCUTIO.

Oui, déjà, je puis vous le dire, car l’index libertin du cadran est en érection sur midi.

LA NOURRICE.

Diantre de vous ! quel homme êtes-vous donc ?

ROMÉO.

Un mortel, gentille femme, que Dieu créa pour se faire injure à lui-même.

LA NOURRICE.

Bien répondu, sur ma parole ! Pour se faire injure à lui-même, a-t-il dit ?… Messieurs, quelqu’un de vous saurait-il m’indiquer où je puis trouver le jeune Roméo ?