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SCÈNE XII.
nestrels ? Si tu fais de nous des ménestrels, prépare toi à n’entendre que désaccords.
Mettant la main sur son épée.

Voici mon archet ; voici qui vous fera danser. Sang-dieu, de concert !

BENVOLIO.

— Nous parlons ici sur la promenade publique ; — ou retirons-nous dans quelque lieu écarté, — ou raisonnons froidement de nos griefs, — ou enfin séparons-nous. Ici tous les yeux se fixent sur nous.

MERCUTIO.

— Les yeux des hommes sont faits pour voir : laissons-les se fixer sur nous : — aucune volonté humaine ne me fera bouger, moi (90) !

Entre Roméo.
TYBALT, à Mercutio.

— Allons, la paix soit avec vous, messire !

Montrant Roméo.

Voici mon homme.

MERCUTIO.

— Je veux être pendu, messire, si celui-là porte votre livrée : — morbleu, allez sur le terrain, il sera de votre suite ; — c’est dans ce sens-là que Votre Seigneurie peut l’appeler son homme.

TYBALT.

— Roméo, l’amour que je te porte ne me fournit pas — de terme meilleur que celui-ci : Tu es un infâme !

ROMÉO.

— Tybalt, les raisons que j’ai de t’aimer — me font excuser la rage qui éclate — par un tel salut (91)… Je ne suis pas un infâme… — Ainsi, adieu : je vois que tu ne me connais pas.

Il va pour sortir.