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ROMÉO ET JULIETTE.

JULIETTE.

Amen !

LA NOURRICE.

Quoi ?

JULIETTE.

— Ah ! tu m’as merveilleusement consolée. — Va dire à madame — qu’ayant déplu à mon père, je suis allée à la cellule de Laurence, — pour me confesser et recevoir l’absolution.

LA NOURRICE.

— Oui, certes, j’y vais. Vous faites sagement.

Elle sort.
JULIETTE, regardant s’éloigner la nourrice.

— Ô vieille damnée ! abominable démon ! — Je ne sais quel est ton plus grand crime, ou de souhaiter que je me parjure, — ou de ravaler mon seigneur de cette même bouche — qui l’a exalté au-dessus de toute comparaison — tant de milliers de fois… Va-t’en conseillère ; — entre toi et mon cœur il y a désormais rupture. — Je vais trouver le religieux pour lui demander un remède ; — à défaut de tout autre, j’ai la ressource de mourir.

Elle sort.

SCÈNE XVII.
[La cellule de frère Laurence.]
Entrent Laurence et Pâris.
LAURENCE.

— Jeudi, seigneur ! le terme est bien court.

PÂRIS.

— Mon père Capulet le veut ainsi, — et je ne retarderai son empressement par aucun obstacle.