Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/227

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— en désespérant ainsi de la force de son bras, — pour s’aider des sorcières et des secours de l’enfer.

bourgogne.

— Les traîtres n’ont pas d’autres associés. — Mais qu’est-ce donc que cette Pucelle, qu’on dit si pure ?

talbot.

— Une vierge, dit-on.

bedford.

Une vierge ! et si martiale !

bourgogne.

— Dieu veuille qu’avant longtemps nous ne la trouvions pas bien masculine, — pour peu qu’elle continue de porter les armes, comme elle a commencé, — sous l’étendard de la France !

talbot.

— Eh bien, laissons-les conspirer et converser avec les esprits infernaux ; — Dieu est notre forteresse ; en son nom triomphant, — décidons-nous à escalader leurs boulevards de pierre.

bedford.

— Monte, brave Talbot, nous te suivrons.

talbot.

— Pas tous ensemble. Il vaut bien mieux, je crois, — que nous fassions notre entrée par différents points ; — afin que, si par hasard l’un de nous échoue, — les autres puissent s’élancer sur les forces ennemies.

bedford.

— C’est convenu ; je vais à cet angle-là.

bourgogne.

Et moi à celui-ci.

talbot.

— Et c’est ici que Talbot va monter ou faire sa tombe. — Maintenant, Salisbury, c’est pour toi et pour les droits