SUR LA PEINE DE MORT[1]
La première loi qu’il convienne à un réformateur de proposer et de soutenir, à l’approche d’une période de grands changements politiques, est l’abolition de la peine de mort.
Il est assez clair que la vengeance, la peine du talion, le châtiment, l’expiation sont des règles et des motifs qui, loin de mériter une place dans le système d’un gouvernement éclairé, sont les sources principales d’un nombre prodigieux de malheurs dans l’intérieur domestique de la société. Il est bien clair que l’esprit de la législation, tout en paraissant capable d’organiser des institutions d’après des principes plus philosophiques, s’est borné jusqu’à ce jour, dans les cas qu’on dénomme criminels à endormir l’esprit public, en lui donnant une satisfaction partielle ; qu’il a offert un compromis entre le système le meilleur, de n’infliger aucun mal à un être sensible sans un résultat définitivement avantageux, qui profiterait du moins en
- ↑ Publié par Mrs Shelley.