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Page:Shelley - Œuvres poétiques complètes, t2, 1887, trad. Rabbe.djvu/26

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teurs. Cest dans cette espéce de casuistique passionneée et de dissection du sujet (au moyen de laquelle le spectateur cherche a justifier Béatrice, tout en sentant que son action a besoin de justification) ; cest dans la’ superstitiense horreur avee laquelle il contemple ala fois ses malheurs et sa vengeance, que consiste véeritablement le caractere dramatique de ce quelle a pu faire ou souttrir,

Jai essave autant que possible de représenter les carac- teres tels quils ont: probablement été, ct fai cherché a éviter Ferreur den faire des personnifications actuelles de mes propres conceptions du bien ou duo mal. du faux ou du vrai, et de conyertir ainsi sous un voile transparent des noms et des actions du xvi siecle en de froides per- sonuifications de mon propre esprit. [ls sont représentes comme catholiques, et comme catholiques profondement conyaincus, L’opinion protestante yerra quelque chose de peu naturel dans le sentiment ardent’ et perpeétuel des relations entre Dieu et Vhomme dont la tragedie des Cenci est péncétrée, Elle sefarouchera surtout de voir une conyvie- tion entiere de da verité de la religion populaire s’allier avee la froide et intrépide perséverance dans une enorme perversite. Mais en Ttalie, la religion west pas. comme dans les pays protestants, un manteau bon a revetir en certains jours: un passe-port que ceux qui ne veulent pas étre injuriés portent’ avee cus pour Pexhiber a Poceasion : ou une sombre passion de pénctrer les Impenetrables mysteres de notre étre, passion qui Waboutit qua terrifier celui qui la ressent- en face du téenebreax abime an bord duquel elle Va conduit. Dans Fesprit de Pitalien catholique. ta religion coexiste, pour ainsi dire, avec da foi aux choses dont tous les hommes ont fa plus entiere certitude. Elle se méle fo toute lao trame de la view Elle est adoration, foi, soumission, repentir, admiration aveugle ; elle mest pas une regle de conduite morale. Eile ma aucune latson necessaire avee aucune vertu. Le plus atroce scelerat peut étre un devot scrupuleux, et. sans choquer la tor etablie, peut se donner comme tel. La religion penetre profonde- ment tout le corps social, et peut étre, sclou le tempera-