Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/125

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sans relâche. Qui pourra concevoir l’horreur de mes travaux secrets, lorsque je profanais les tombeaux, ou que je torturais l’animal vivant, pour animer un froid argile ? Mes membres en tremblent encore ; tout est encore présent à mes yeux ; mais alors j’étais entraîné par une impulsion irrésistible et presque fanatique ; il me semblait n’avoir plus d’âme ou de sensation que pour la poursuite de cet objet. Ce n’était, il est vrai, qu’un enthousiasme passager, qui pouvait seulement contribuer à me faire sentir, avec une nouvelle force, dès que l’aiguillon surnaturel cesserait d’agir, que je retournerais à mes anciennes habitudes. Je ramassais des os dans les charniers ; et de mes