Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/134

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cette lueur vacillante, je vis s’ouvrir l’œil jaune et stupide de la créature : elle respira avec force, et ses membres furent agités d’un mouvement convulsif.

Comment décrire ce que j’éprouvai à cette vue, ou comment peindre le malheureux dont la formation m’avait coûté tant d’efforts, de peines, et de soins ? Ses membres étaient d’une juste proportion, et les traits que je lui avais donnés n’étaient pas moins beaux. Beaux !… grand Dieu ! sa peau jaune couvrait à peine le système des muscles et des artères : sa chevelure flottante était d’un noir brillant ; ses dents étaient blanches comme des perles ; mais ces avantages ne formaient qu’un contraste plus horrible avec