Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/136

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créé, je sortis de mon laboratoire, et me promenai long-temps en parcourant ma chambre en tous sens, et sans songer au sommeil. Enfin, la fatigue succéda à mon agitation, et je me jetai sur mon lit pour chercher, pendant quelques momens, l’oubli de ma situation. Ce fut en vain : je dormis pourtant ; mais je fus troublé par les rêves les plus effrayans. Je crus voir Élisabeth, brillante de santé, se promener dans les rues d’Ingolstadt. Charmé et surpris, je l’embrassai ; en imprimant mon premier baiser sur ses lèvres, je les vis devenir livides comme la mort ; je vis ses traits changer, et je crus tenir entre mes bras le cadavre de ma mère. Elle était couverte d’un linceuil, dans