Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/229

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Je ne pus supporter l’horreur de ma situation ; et, dès que la voix du peuple, et la figure des juges, eurent annoncé la condamnation de ma malheureuse victime, je sortis de la cour dans des transes cruelles. Les souffrances de l’accusée ne pouvaient égaler les miennes ; elle était soutenue par son innocence ; je me sentais déchiré par des remords dont je ne pouvais me délivrer.

Je passai la nuit la plus affreuse. Le matin j’allai à la cour, dans un état qui enchaînait ma langue : je n’osai faire la fatale question ; mais j’étais connu, et l’officier devina la cause de ma visite. L’urne fatale avait reçu les boules : toutes