Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/114

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vant mes yeux ; plus d’une fois l’agitation, dans laquelle ces réflexions me jetaient, fit craindre à mes amis une rechûte dangereuse. Hélas ! pourquoi ont-ils sauvé une vie si misérable et si détestée ? sans doute pour que j’accomplisse ma destinée, dont la fin approche à présent. Bientôt, ah ! bientôt, la mort étouffera ces gémissemens, et me délivrera du poids affreux de mes souffrances qui m’entraîne dans la tombe ; je subirai la sentence de la justice, et je jouirai en même temps du repos. Je ne pensais pas alors que la mort fut prochaine, mais j’en conservais toujours le désir, et je restais souvent assis plusieurs heures immobile et silencieux, fai-