Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/146

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et sans ami, plutôt que de consentir à ce malheureux mariage. Mais, comme par un pouvoir magique, le monstre m’avait aveuglé sur ses véritables intentions ; et lorsque je croyais ne préparer que ma mort, je hâtais celle d’une victime bien plus chère.

En approchant de l’époque fixée pour notre mariage, soit lâcheté ou pressentiment, je fus trahi par ma force. Je cachai mes sentimens sous une apparence de gaîté, qui faisait régner le sourire et la joie sur le visage de mon père ; mais qui trompait à peine l’œil vigilant et plus pénétrant d’Élisabeth. Elle envisageait notre union avec une douce satisfaction, mais non sans quelque mélange de crainte.